Il est souvent question, dans les différents forums, du déclin de notre activité, déclin d’autant plus incompréhensible que ça se passe différemment ailleurs.
Comme beaucoup, j’ai réfléchi à la question et je suis arrivé à la conclusion toute bête que plutôt que de savoir quoi faire pour y remédier, il serait déjà intéressant de savoir pourquoi nous en sommes là. Et j’ai bien sûr mon avis sur la question…
Le radioamateurisme français est définitivement à l’image de la société française qui est marquée, depuis bien longtemps, par le corporatisme. Et ce contrairement à ce qui se passe dans les autres pays auxquels on se compare souvent. C’est une tendance historique lourde que l’on retrouve par exemple dans nos systèmes de protection sociale qui n’ont jamais pu être unifiés : on parle d’une mosaïque de régimes (spéciaux, particuliers etc…), chacun d’entre eux gardant jalousement ses privilèges et pensant qu’ils est le meilleur. C’est pareil pour le radioamateurisme national où les om’s (pourtant peu nombreux) se sont éclatés en une palanquée de micro corporations plus ou moins structurées qui s’ignorent, voire se méprisent superbement. Si je vous parle de CW, de modes dits numériques, de rag chewinistes, de ferasoudistes ou d’hypéristes… De TVA ou de DRM… Ca doit vous dire quelque chose, non ? Du coup, chacun a oublié ce qu’il était au départ : juste un radioamateur curieux. Oublié aussi que l’union fait la force… En fin de compte, les radioamateurs reproduisent les comportements qui marquent leur vie professionnelle : allez donc faire cohabiter un mec d’EDF avec un autre de la SNCF ou de l’éducation nationale. A part pour boire un coup, ils ne sont pas prêts à se mettre d’accord. Le secteur privé n’échappe d’ailleurs pas à la règle.
Résultat : un nombre de radioamateurs qui stagne, une association nationale qui fait le grand écart pour réunir tout le monde et qui réussit juste à mécontenter tout le monde. Je vois qu’on se demande souvent sur les forums (je ne sais plus comment se fait le pluriel) comment relancer notre activité ? C’est simple, car c’est l’affaire de chacun d’entre nous : arrêtons de nous prendre pour le nombril du monde, chacun dans sa niche bien verrouillée. Allons voir un peu se qui se passe dans la niche d’à côté des fois qu’il s’y trouverait quelque chose d’intéressant… Le remède est donc simple… et pratiquement digne des travaux d’hercule. Car, imaginez l’horreur, cela revient à demander à un hypériste d’aller donner un coup de main pour activer un chateau, un rag chewiniste d’acheter un fer à souder et de participer à l’atelier bricolage du radio club, un graphiste acharné du 160 mètres d’aller participer à un concours RTTY etc etc… Et surtout de ne pas penser déchoir en sortant de son nid douillet et en s’éloignant de sa couvée. Là, j’en sent plusieurs qui sont au bord du malaise vagal !
C’est difficile, assurément, mais pas impossible. Voyez en matière d’écologie : il y a 20 ans, personne n’en avait rien à foutre et salopait sans vergogne la plage avec ses déchets. Aujourd’hui, on voit que les choses ont changées et que les comportements individuels sont beaucoup plus respectueux. Et le mec qui salope encore les lieux le fait en loucedé, histoire de ne pas avoir la honte. Comme quoi les choses avancent…
Pour en revenir à notre activité, je crois aussi que le sort réservé aux « nouveaux » doit changer. Les sobriquets Fnul and co n’apportent rien au débat. Mais bien les acceuillir ne veut pas dire non plus qu’ils puissent se permettre n’importe quoi. De ce point de vue, il y a un deal gagnant / gagnant à passer avec eux : vous apportez du sang neuf et de la bonne volonté. En retour, on vous montre ce qu’on sait faire et on vous file un coup de main. Et filer un coup de main, c’est aussi vous dire quand vous merdouillez. Sans que vous vous vexiez car, comme me le disait un très vieux copain (en âge) : « Tout ce qui t’attends, je l’ai déjà vécu… ». Et vous bouger un peu le derche pour passer la F4 plutôt que d’attendre qu’elle vous tombe toute cuite dans le bec, est peut être la meilleure carte de visite que vous puissiez présenter à ceux qui vont se retrousser les manches pour vous filer un coup de main…
Pour conclure, il m’apparaît que le Refuthon est, à sa manière, une façon de faire éclater les corporatismes en recentrant le débat sur une – juste – cause commune. Car, si vous avez bien lu, le fait de demander « un OM = une voix » n’est il pas une façon d’en finir avec tous ces membre associés ? Toutes ces corporations, je veux dire !
J’ai également lu sur radioamateur.org la phrase suivante :
« … Effectivement, le radioamateurisme est une activité avant tout accès sur la technique, mais d’autres compétences seraient bien utile pour animer, encadrer, former et promouvoir notre activité aujourd’hui. Il serait peut-être temps de dire qu’il n’y a pas qu’UN profil type pouvant accéder au radioamateurisme, même si des garde-fous sont nécessaires… »
C’est une des clés du problème car non seulement la france a crée le corporatisme à outrance, mais elle aime bien en plus segmenter les activités. C’est comme ça que pour beaucoup, le radioamateurisme se résume à une poignée de composants électroniques , une antenne et un fer à souder. Parler de comunication, de marketing, de gestion etc… est considéré comme une hérésie : « c’est pas de la radio ces conneries ! ».
Ben ouais, les gars, c’est pas de la radio. En attendant, la radio va en avoir vachement besoin pour survivre…
Cet exposé ne fait qu’effleurer le problème.
Le vrai radioamateur était conforme au modèle de type sympa, toujours prêt à aider son voisin âgé, pour lui régler son antenne, le dépanner si sont seul plaisir n’était plus que de
faire ses QSO quotidiens.
Et les appels pour chercher des médicaments dans les pharmacies pour les envoyer par avion dans les pays africains…
Que voyons, nous maintenant?
Le radioamateur n’a plus le modèle des origines, c’est maintenant celui qui a la plus grosse antenne, le plus haut pylône et qui fait les meilleurs DX… Il affiche les diplômes et les cartes QSL… Il ne partage rien que ces exploits…
Il y a quand même, le radioamateur sympa, et qui a une station qui marche et qui n’en tire pas une gloire exagérée. Toujours à l’écoute des autres, le cœur sur la main…
Il partage et discute de tout sans se croire au dessus des autres.
J’ai rencontré des radioamateurs qui ne partagent pas les trucs et astuces parce que dans leur boulot, le fait de renseigner les collègues est une menace contre leur emploi.
En cas de choix, le patron choisit les meilleurs… la paye est au mérite…
A mon avis, avant de parler du corporatisme français, il faudrait parler de l’ individualisme français. Surtout il ne faut rien dire, laisser faire et ne pas émettre des idées, ne rien proposer, c’est trop dangereux, les critiques pleuvent et on passe pour des
JE SAIS TOUT… on est mis en quarantaine et bannit …
C’est le MAL FRANCAIS…
Que font les associations nationales contre le mal français, l’individualisme ?
si ces associations natonales commençaient deja par se mettre d’accord ce serait un bien.
Quand au REF u je ne prefere pas en parler qu’il daigne deja prendre en compte les propossitions du refuthon apres nous verrons.
De toutes maniéres une chose est certaine nous devons etre solidaires qu’ont le veuille ou non!
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@Blaireau : plein de bon sens dans tes différents commentaires qui méritent mieux qu’un tel pseudo !
Salut Bernie
oui peut-etre as-tu raison mais j’aime bien c’est un tres vieux souvenir du 27Mhz des belles années bien avant 1980.
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