Je viens de prendre connaissance, avec quelque retard, de deux post d’Online particulièrement intéressants en ce sens qu’ils sont parfaitement représentatifs du malaise actuel du radioamateurisme français. On y apprend en effet :
– que notre activité est au bord de l’implosion
– qu’une pétition « anti Betty » vient d’être mise en ligne par un collectif anonyme
Sur ce dernier sujet, je ne m’étendrai pas car cela n’en vaut pas la peine. Juste pour préciser que le Refuthon, collectif constructif et non anonyme, est à l’opposé de ce genre de méthode visant à « éliminer » une personne précise. Il serait dommage qu’un internaute distrait fasse un amalgame particulièrement mal venu.
Pour ce qui est de l’implosion de notre activité, on se doutait un peu que les choses ne tournaient pas très rond. L’affaire du 7Mhz en est une bonne illustration si on se pose la question suivante :
« Mais pourquoi l’administration nous snobe-t-elle de la sorte ? »
Radioamateur qui commence à avoir un peu de bouteille, j’ai très vite compris que notre activité a toujours été considérée comme marginale par ceux qui sont sensés l’encadrer. Nous avions donc à faire à des fonctionnaires qui s’occupaient de nous à temps perdu et, tant que nous ne leurs posions pas de problèmes, ils n’avaient envie ni de nous faire plaisir, ni de nous faire suer.
Or, depuis quelques années, nous sommes devenus une source d’agacement pour l’administration, chacun commençant à intervenir auprès d’elle au moindre pet de travers. Entre ceux qui vont protester pour leurs histoires de ballons, ceux qui demandent que le D-Star sorte de l’illégalité, ceux qui intriguent pour protester contre le REF-u, sans parler des « intruders » qui sont signalés… ni des fameuses saisines en Conseil d’Etat (l’administration est lente mais elle a une très bonne mémoire). Et chacun d’y aller de sa lamentation ou de sa demande quasi individuelle. Pour gonfler l’administration, il n’y a pas de meilleure méthode. Du coup, nous sommes passés du statut « quantité négligeable » à « quantité négligeable chiante ». Et qui aurait envie de faire plaisir à un chieur ? Pas moi, en tout cas…
On se demande alors : « mais pourquoi tous ces grincheux de la nébuleuse radioamateur vont-ils pleurnicher, critiquer, dénoncer, solliciter en ordre dispersé auprès de notre administration ? »
Et bien, juste parce que la nature a horreur du vide. Autrement dit, parce que le REF-u ne fait pas son boulot alors que sa première mission est justement là : être un interlocuteur direct et privilégié de la communauté auprès de l’administration. Interlocuteur crédible, qui plus est. Et ce n’est pas franchement le cas.
Regardons comment ça se passe chez nos voisins. Point n’est besoin d’être un fin observateur pour voir que les choses s’y passent de façon bien différentes : des associations nationale fortes et écoutées, représentatives d’une communauté bien plus nombreuse qu’en France.
Ce constat me renvoie une nouvelle fois à la justesse des demandes du Refuthon qui milite pour une association nationale plus forte, plus simple et plus démocratique. C’est un passage obligé avant même d’envisager une amélioration de nos relations avec la tutelle. La transformation profonde du REF-u est devenue incontournable, avant même qu’il redevienne possible d’oeuvrer de façon efficace à la pérennité de notre activité. Relisez le manifeste du Refuthon et vous verrez que nous avons dès le départ identifié très clairement l’ensemble de la problématique. Et identifié tout aussi clairement ce qu’il fallait faire pour que les choses s’améliorent.
480 personnes ont rapidement soutenu cette initiative. C’est bien. Et les autres, me direz-vous, tous les autres ? Ma foi, à part se tripoter la nouille dans leur coin, ils ne font pas grand-chose… Entre ceux qui gueulent en loucedé, ceux qui s’en foutent, ceux qui ne comprendront jamais rien à rien, ceux qui veulent dégommer le truc pour le fun, ceux qui ont des ambitions avortées mais non oubliées, ceux qui voudraient bien mais bon, y’a untel qui soutien et j’aime pas untel, ceux qui pensent qu’il faut en effet réformer mais bon, vraiment, Betty est nulle et il faut d’abord qu’elle parte, on ne bougera pas avant, ceux qui trouvent, au fond, que l’idée est vachement bonne mais que merde, comme ils ne l’ont pas eue avant… Ceux qui viendraient bien juste pour soutenir le segment d’activité qui les intéresse et qui se tamponnent du reste. Ceux qui viendraient bien aussi mais bon, y’a des F0 qui soutiennent, et ça c’est pas bon pour le standing. Ceux qui croient que le Refuthon veut détruire le REF. Ceux qui pensent que le Refuthon est un sous marin du REF-u. Etc….
Et pendant ce temps, le bateau continue à couler, la tutelle à nous prendre (à juste titre) pour des pimpins, l’URC à penser qu’elle va tirer les marrons du feu, les réformateurs du REF-u à tirer tout azimuth sans grand discernement, les Réfiens tendance « canal historique » à trembler pour leur place… Et voilà qu’arrive, cerise sur le gâteau, cette pétition anonyme « anti Betty ».
Je n’aimerais pas être celui qui va aller voir Mister Delime pour le convaincre que nous sommes des gens sérieux… Je l’ai d’ailleurs souvent critiqué, pas toujours avec discernement, et je mesure aujourd’hui la difficulté qui a dû être la sienne à s’immiscer dans un tel marigot. A ce propos, j’entends dire qu’il va bientôt cesser ses activité professionnelles : si c’est le cas, le Refuthon lui souhaite une agréable retraite, d’autant plus agréable qu’elle se fera sans doute loin, très loin, des radioamateurs français.
Le navire de la communauté s’enfonce dans les eaux. Seul – petit – signe d’espoir : il reste encore quelques télégraphistes pour envoyer des SOS…
Mais pour combien de temps ?
au train ou vont les choses pas lontemps à mon avis le temps de liquider les bijoux de famille pour combler les trous de rembourseer quelques deplacements plus ou moins justifier des membres du C.A. et l’affaire serat close.. 73