Cette histoire m’avait échappé mais Philippe a attiré mon attention là dessus. De quoi s’agit-il ? Onlineradio nouvelle mouture,  via son secrétaire, a écrit officiellement à la tutelle dans le cadre de l’opération annuelle « TM0HQ ». En effet, nos amis ont noté que, les années précédentes, la réglementation n’était pas respectée sur deux points :

– Le team TM0HQ regroupait beaucoup plus de 30 opérateurs, ce qui est semble-t-il le maximum autorisé.

– L’opération était sensée se dérouler en un seul point géographique, ce qui n’est pas le cas de TM0HQ.

Du coup, Online a pris sa plus belle plume et demandé à l’administration de faire un rappel réglementaire au REF-u, de ne pas autoriser le traitement en urgence des demandes d’indicatifs spéciaux, et d’écouter tout ce petit monde lors du week end consacré à cette opération.

Well. Autant le dire tout de suite, cette initiative ne me plaît pas des masses, ce  pour les raisons suivantes :

1-Par principe, je me suis toujours méfié des supplétifs civils et volontaires du pouvoir réglementaire. J’ai sans doute tort mais j’estime que mes impôts servent à payer des gens pour faire un certain boulot. Je ne vais pas, en prime, le faire à leur place !

2-Dénoncer n’est pas illégal, d’autant qu’en l’espèce Online y va à visage découvert. Quand même, ce genre de pratique a des relents qui nous rappellent qu’à une époque heureusement révolue, la dénociation (anonyme) était devenu le sport national. Je ne fais bien sûr aucun amalgame sur le fond entre les deux faits, mais il n’en reste pas moins que sur la forme, je ne trouve pas la méthode terrible…

3-Le fait de demander à l’administration de ne plus traiter les demandes urgentes d’indicatifs spéciaux outrepasse le rôle que doit avoir une association qui ne tire sa légitimité que de sa propre création. En d’autres termes, au nom de qui, sur la base de quel mandat, Online se permet-il cela ? D’autant que si l’administration suivait une telle demande, ce serait au préjudice de la communauté toute entière.

4-La cible privilégiée d’Online était et restera donc le REF-u. Au moment où une nouvelle équipe tente de redresser la barre, je pense que l’initiative d’Online montre que son objectif prioritaire est de faire en sorte que le REF-u ne se sorte surtout pas du mauvais pas dans lequel l’ont mis des années de gestion à la petite semaine. On peut légitimement se demander pourquoi…

5-Pour l’anecdote, on peut aussi se demander si il n’y a rien de plus grave que cette opération TM0HQ ? Franchement… D’autant qu’elle a le mérite de faire un peu exister le radioamateurisme national dans une grande compétition internationale où les manquements aux régles sont légion… Clairement, ça magouille partout… Je crois d’ailleurs me souvenir que les EA avaient pas mal braillé il y a un an ou deux suite aux manips sur les clusters et dans les logs de nos amis DL. Finalement, c’est à l’IARU que Online aurait dû écrire !

Plus sérieusement, si courrier de Online il devait y avoir, n’aurait-il pas mieux vallu l’envoyer directement au REF-u ? Le résultat aurait sans doute été le même mais Online n’aurait pas joué ce vilain rôle qui va le marquer durablement…

Ceci m’amène au titre de ce billet : « Information vs dénonciation ». En effet, Online est tout à fait légitime lorsqu’il dénonce les manquements précités dans ses colonnes. C’est d’ailleurs une mission que j’ai personnellement toujours approuvée, considérant que plus nous serons informés et plus le REF-u sera obligé de se réformer. Si on regarde l’évolution de la situation ces deux ou trois dernières années, il est évident que la diffusion d’informations chez Online – et ailleurs – a précipité le mouvement réformateur au sein de l’association nationale. Cette mission n’est pas toujours facile mais se suffit à elle même. Faisons un parallèle avec la presse : « Le Canard », « Libé » et d’autres dénoncent régulièrement des situations anormales. Par contre, ils ne se sont jamais permis d’écrire directement dans les ministères pour enfoncer le clou.

Au delà de cette affaire se posait ça et là la question du rôle que comptait jouer l’association Onlineradio dans le paysage radioamateur national. Nous voilà désormais fixés, Online s’érige en parangon vertueux de la réglementation et n’hésitera pas à dénoncer aux autorités les dérives constatées. Les flêches lancées seront semble-t-il d’autant plus aiguisées qu’elles viseront le Ref-u. Je doute que de telles pratiques conduisent beaucoup d’adhérents vers la nouvelle association ni que celle-ci ait à y gagner en terme d’image de marque.

Tout ceci me navre. Allez, on va dire que c’était une erreur, une blague, un poisson d’avril en retard, et que le nouvel Online ne va pas manger de ce pain là mais juste continuer à nous informer sur les trucs qui ne tournent pas rond dans notre petit microcosme. Ce qui n’est déjà pas si mal !