Je brocarde, je plaisante, je moque un peu nos amis du Ref-u, mais, au fond, je les aime bien. Je les aimais bien, devrais-je plutôt dire, car ils commencent à me fatiguer un brin.

Car il en va pour le radioamateurisme associatif comme dans tous les autres domaines de la vie publique : un peu de mesure et de cohérence sont nécessaires. Et là, il faut bien reconnaître que c’est devenu le règne absolu du n’importe quoi . Certains me diront « allons, reste calme, n’oublie pas que nous sommes dans le domaine associatif, pas dans une multi nationale ! ». A ceux là je répondrai que certes, nous parlons en effet d’une association, mais que celle-ci est légèrement plus importante que l’amicale des joueurs de pétanque de mon quartier. Et quand on commence à brasser des budgets annuels de plusieurs centaines de milliers d’euros, le système du doigt mouillé et de l’empirisme très approximatif font tache dans le décor. Et n’oublions pas non plus que le Ref-u a une responsabilité plus globale puisque se voulant le représentant, au-delà de ses membres, de tous les radioamateurs du pays : cette dimension nationale impose quelques devoirs.

L’actualité OM est particulièrement fournie ces temps-ci – en fait depuis que Betty a décidé de réformer le machin – et plus les mesures à prendre sont significatives, et plus nous assistons à l’impuissance de la structure à le faire. Surtout, on mesure pleinement la quasi absence de pilotage – au sens managérial du terme – du REF-u : tout le monde donne son avis mais personne ne décide rien. Aucune stratégie non plus, ça tire à hue et à dia en fonction de l’actualité et des humeurs des uns et des autres… Pourtant, ça ne devrait pas être compliqué de définir des priorités et un enchaînement logique des choses à faire ? Tout le monde se focalise sur les difficultés financières sans sembler avoir conscience que ces difficultés sont une conséquence de la politique suivie : en d’autres termes, le déficit n’est pas structurel et provient plus d’un manque de recettes (pourquoi les adhérents fuient-ils ?) que d’une mauvaise gestion. Sur ce dernier point, il est bien sûr toujours utile de rationaliser les coûts – c’est même nécessaire – mais faire porter l’essentiel de l’effort sur cet aspect des choses traduit un esprit de petit boutiquier à très courte vue. Illustration de ce constat : lors du dernier CA, nos amis ont consacré l’essentiel de leur temps à pinailler pour quelques milliers d’euros, pour savoir si il fallait ajouter ou non une colonne aux tableaux… et repoussé l’examen d’un projet de refonte des statuts aux calendes grecques ! Alors que le nœud du problème est là et que de la façon de le dénouer découlera la résolution de la plupart des clignotants rouges que connaît l’association, y compris et surtout financiers…

Je parlais d’absence de pilotage un peu plus haut : force est de constater que ce pilotage, lorsqu’il se produit, se traduit par une navigation à la godille par temps de brouillard. Illustration lors du dernier CA où, semble-t-il, la plupart des mesures prises lors du précédent CA ont été annulées…

A ces maux s’ajoute, cerise sur le gâteau, une fraternité entre administrateurs qui tirerait les larmes aux plus endurcis : c’est qu’ils s’aiment, tous ces braves gens ! Je vous rapporte régulièrement leurs échanges d’amabilités, mais ce qui n’était encore que des dérapages il n’y a pas si longtemps  semble être  devenu le mode de fonctionnement normal de cette association… Monsieur D. doit bien rigoler…

En attendant, je trouve sidérante la façon dont les choses se passent ! Le pilotage, revenons-y, consiste à mettre en place et faire fonctionner une stratégie. Le REF-u à les outils pour ça (un président, un CA, un BE, un directeur…) mais pas de stratégie clairement définie avec un objectif et des étapes hiérarchisées pour l’atteindre. Or, c’est clairement la chose ultra prioritaire à faire, d’autant plus prioritaire que nous sommes en urgence dépassée !

Rêvons un peu : et si le REF-u s’organisait de la façon suivante :

1-Que veut-on ? Une association simple ? Fédérative ? Pour quoi faire ?

2-Modification des statuts pour avoir l’outil juridique adapté aux choix effectués ci-dessus.

3-Rationalisation de la gestion afin d’optimiser le budget..

4-Rationalisation de la structure conformément aux statuts.

5-Action de com’ incluant les problématiques du site internet et de la revue.

Toute démarche projet se fait dans cet ordre là… mais le Ref-u fait juste l’inverse, espérant que de ses actions disparates émergera un projet stratégique ! Tout ça donne donc une impression de « vacance du pouvoir » qui, la nature ayant horreur du vide, aiguise les appétits et explique les échanges musclés entre administrateurs.

Je connais un peu certains responsables de cette association et je m’étonne que ces simples mesures de bon sens ne leur viennent pas à l’esprit. Surtout que je suis persuadé qu’elles leur viennent à l’esprit, ces idées, je me doute bien qu’ils ne m’ont pas attendu ! Mais alors ?  Rien, que dalle, le truc reste figé comme une vieille mayonnaise dans le frigo… Par contre, les luttes intestines ne font que croître et embellir.

Pour la période à venir, il paraît qu’un nouveau CA va se tenir rapidement afin d’évoquer les points qui ne l’ont pas été lors de celui de début mars. Bon. Prof l’Expert ne doit pas être très content car Charlie la Caisse est toujours trésorier. Le vieux Lion est sorti de sa béatitude post-médaillesque pour dire que, finalement, si les votes dans les ED sont bien fait, on a le un OM=une voix tant demandé. Surtout, il rugit de façon démocratique en indiquant qu’il est indispensable que au moins deux projets soient proposés afin qu’un choix soit possible. Why not ? Le Corse et l’Amiral-Chef ne seront pas DNU, Smoking man non plus… Je serai d’ailleurs curieux de savoir qui a été « nommé ». La Passionaria  a des idées sur tout et se félicite de ne pas avoir participé à l’opération Lobbying qu’elle qualifie de « mascarade ». Ceci dit, elle sera la première à dire que c’était son idée à elle si, d’aventure, cette initiative débouchait sur quelque chose de positif… En attendant, elle propose un exemple de statuts qui, selon elle, conviendraient bien. Le Vaseux Communiquant veut pour sa part un nouveau CA début avril et Mister Jo trouve que c’est une bonne idée… Le Marquis nous annonce qu’il n’est pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre ce que veulent les membres.

Bref, tout ça tourne en rond et a même tendance à reculer (un pas en avant, deux pas en arrière, c’est le tango corse ?).

Tout ça est bien désolant car il y a des gens compétents et motivés dans ce CA/BE (je suis sérieux, là !). Et pourtant, rien n’avance. Sans doute que le pilotage est… disons perfectible histoire de ne pas être méchant…