Mon Petit Doigt me cause de temps en temps de la température qui règne au sein de la liste CA du REF-u, et je dois dire que le démocrate que je suis se félicite (c’est un comble) que les débats qui s’y tiennent ne transparaissent pas sur la place publique : le peu de crédit dont bénéficient encore nos chers administrateurs en serait rapidement dilapidé.

On y trouve en effet une espèce de double effet qui me rase de plus en plus…

Sur la forme, d’abord, la diplomatie pratiquée est celle du canon : ces messieurs-dames passent une grande partie de leur énergie à se rentrer dedans et à se traiter d’incapables. L’insulte est facilement lisible entre les lignes et il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que tout ce petit monde se déteste cordialement.  Ce CA est d’ailleurs balkanisé en pratiquement autant de courants qu’il y a de personnes et j’imagine sans peine la qualité et l’efficacité des projets qui peuvent ressortir des travaux d’une telle  équipe… Ce constat serait donc dramatique… s’il n’y avait pire !

Car si ce qui subsiste après le passage de cette première lame n’est pas brillant, on touche les abysses avec la deuxième lame qui s’occupe du fond des choses, peut-être même qu’on creuse un peu pour aller encore plus bas. Car de quoi parle-t-on ces temps-ci sur la liste CA ? De l’avenir de l’émission d’amateur ? De la stratégie à adopter pour les suites prévisibles de l’opération lobbying ? De la réforme des statuts ? Des mesures à prendre pour rétablir l’équilibre budgétaire ? Bref, de toutes ces choses qui devraient faire le quotidien d’administrateurs responsables ?

Et bien non, l’énergie utile est consacrée aux marottes des uns et des autres. Par exemple, Prof l’Expert veut toujours lourder Charlie la Caisse (on ne sait d’ailleurs pas pourquoi), la Passionaria des statuts veut récupérer la main mise sur le 62 (et surtout sur sa cagnotte, j’ai d’ailleurs le sentiment que le fond du problème est là) et Charlie veut toujours couper les dépenses à la tronçonneuse. Tout ça sous le regard d’une Betty qui ne semble pas avoir digéré son éviction de l’an dernier, d’un Corse qui apporte autant au débat qu’un prévisionniste de Météo France qui nous raconterait le temps qu’il a fait la semaine dernière, et d’un président qui, s’il m’a parfois un peu surpris, semble quand même démontrer qu’il n’a jamais passé le permis de conduire cet équipage digne des Fous Volants (le dessin animé avec satanas et diabolo…).

Et les autres, me direz-vous. Et bien les autres, en gros, ils se taisent sans qu’on sache si leur silence vaut approbation ou non. Sachant que l’essentiel, pour eux, est peut-être juste d’y être, dans ce CA.

Voilà donc l’instance dirigeante chargée de négocier avec une tutelle pas très contente. Voilà donc les « décideurs » sensés tracer les perspectives d’un radioamateurisme renaissant sinon de ses cendres, du moins de son hibernation unionesque.

Je pense que Mister Jo porte une responsabilité certaine dans cette pétaudière car, en tant que chef d’orchestre, c’est a lui qu’il appartient de taper du poing sur la table afin de mettre fin à cette cacophonie. C’est à lui de siffler la fin de la récré et de replacer les vindicatifs dans les rangs. C’est à lui de relancer le débat dans une direction plus utile. Or, mis en cause par certains sur le fait qu’il n’a pas répondu à une question, que dit-il ? Qu’il a fait envoyer des fleurs au veuf d’une personne décédée…

C’est pourtant lui qui devrait lancer les sujets devant faire l’objet de débats sur cette liste, des sujets qui ne manquent pourtant pas ! Qui devrait rappeler aux trublions qu’être administrateur au CA n’est pas une obligation…

Je conçois que les débats puissent être vifs : encore faut-il qu’ils le soient sur des sujets qui en valent la peine. Et là, franchement, ce n’est pas le cas.

Au final, je veux bien tout ce qu’on veut mais quand il y a le feu dans la baraque, on ne s’engueule pas pour savoir qui va payer la note de gaz.

Bien sûr, je dis ça, je dis rien. Mais c’est foutrement rasoir et ne laisse rien présager de bon pour notre futur immédiat.