rafJ’ai appris comme vous tous que RAF a désormais le statut d’association de droit puisque déclarée en préfecture. Bien, il reste quand même à connaître l’identité des membres composant le bureau (président, trésorier, secrétaire ainsi que les adjoints…) et on commencera enfin à y voir un peu plus clair.

Cela fait un bon moment que j’observe l’évolution de ce projet et je dois dire que je suis un peu surpris. Parti presque comme une boutade, RAF a non seulement tenu bon – d’aucuns annonçaient un enterrement rapide dans la fosse commune des fausse bonnes idées – mais a même progressé : la newsletter est publiée avec une cadence de métronome et s’étoffe dans son contenu, contenu qui n’est ni pire ni meilleur que ce qu’on trouve un peu partout sur le net, le site internet est opérationnel et mis à jour, des liens sont tissés avec la tutelle et RAF est désormais invité – comme association représentative – aux réunions de travail / négociation.

RAF est donc la petite bête qui monte dans un microcosme composé de notables installés (le REF-u qui n’en finit pas de faire du sur place), décalés (la FNRASEC dont on se demande toujours ce qu’elle fout là compte tenu du fait que l’essentiel de ses activités se fait sous gyrophare), moribonds (l’URC qui meurt depuis tellement longtemps qu’on finit par se demander si ce n’est pas une plaisanterie) et microscopiques (DRAF, ANTA … qui pourraient aisément tenir leurs AG dans une cabine téléphonique). Tout ça sous l’œil de quelques spécialistes qui ne se sentent que fort peu concernés par ces évolutions dès lors qu’ils peuvent continuer à jouer dans leurs niches « hautement techniques ».

Notre ami Dan a donc mis en route une petite machine de guerre qui, à n’en plus  douter, a pour objectif de devenir un acteur de poids dans le microcosme, n’hésitant pas à nouer des alliances avec « l’ennemi de classe » traditionnel (je veux parler des cibistes) qui, aux dires de certains – voir les deux posts précédents – pourraient représenter un antidote efficace à l’anémie du radioamateurisme franchouillard. Pour être juste, il convient de signaler que cette thérapie de choc ne fait pas l’unanimité dans le microcosme, certains spécialistes préconisant plutôt l’amputation des « bras morts »  que l’injection de cibisto-globuline.

Quoi qu’il en soit, on dirait que RAF l’a joué assez fin, à moins que ses promoteurs n’aient eu en réalité  aucun projet bien défini au début, s’adaptant simplement à la montée en charge du dispositif et réagissant sur la base des retours obtenus, tout ça sans avoir l’air d’y toucher, mais en utilisant efficacement les moyens de communication modernes pour s’implanter dans le paysage. Les affaires marchant plutôt bien, RAF a passé récemment la vitesse supérieure et il est désormais permis de se demander si c’est – ou pas – une chance pour le radioamateurisme national.

D’abord, pourquoi en sommes nous arrivés là ? La vie est « mouvement », tout le monde est d’accord là-dessus, et le fait de ne pas avancer revient généralement à reculer. Or, pas grand-chose ne bouge dans le microcosme depuis bien longtemps tandis que le « gap » qui nous sépare de nos voisins ne cesse de s’accentuer. Or l’immobilisme ne plaît guère au peuple des « sans grade », surtout lorsque que les problèmes s’accumulent, des « sans grade » qui finissent toujours par se jeter au cou de celui qui saura leur faire les yeux les plus doux. Nous l’avons vu avec l’Ami Molette (alias Taxman,  notre Super Héros bien de chez nous dont le proverbe climatique du moment est : « une taxe à la Saint Médard, une taxe quarante jours plus tard… et Saint Barnabé peut aller se faire fumer ! ») et nous risquons de le vérifier prochainement avec RAF, à un plus petit niveau  bien sûr, faut quand même pas déconner !

Et que fait le radioamateurisme « institutionnel » en réaction à l’émergence de ce nouvel arrivant ? Par exemple, on aurait pu s’attendre à ce qu’il entre dans le débat avec dynamisme afin de montrer qu’une autre voie – tout aussi moderne – est possible afin de faire évoluer le radioamateurisme dans notre « doulce france ». Dans les faits, rien de tout cela ne s’est encore produit, le REF-u restant muré dans son silence habituel pendant que quelques thuriféraires du Canal Historique montaient au créneau armés de leurs habituels cilices … et de leurs textes bibliques.

Ceci dit, cela n’a rien d’étonnant car il ne faut pas perdre de vue que dans le microcosme, on fait généralement porter l’effort sur l’élimination discrète de la concurrence, pas sur les complémentarités qu’on pourrait faire jouer avec elle … Nul doute donc que du savonnage de planche est déjà à l’œuvre dans les antichambres !

Pour l’heure, et en résumé, c’est « demain on rase gratis » d’un côté et « travaillez, prenez de la peine et souffrez en silence» de l’autre. Par les temps qui courent, pas besoin d’être grand clerc pour deviner l’option qui aura la faveur du plus grand nombre…

A ce stade du propos, vous noterez que je ne vous ai pas dit quelle est ma préférence sur la question, même si je suis persuadé que le Canal Historique à du plomb dans l’aile … et que l’invasion des novices « five nine »  sur nos bandes n’est pas une hypothèse que j’envisage avec une franche sérénité. Prudent, j’attends de voir ce qui va suivre…

Alors, RAF, une chance pour le radioamateurisme national ?

Il est sans doute encore trop tôt pour le dire même si l’arrivée d’une nouvelle association ne peut pas être, dans l’absolu, une mauvaise nouvelle… à la condition toutefois qu’elle ne contribue pas à une balkanisation accrue des maigres forces associatives en présence ce qui risque hélas d’être le cas. En d’autres termes, je pense qu’il faut différents ingrédients pour faire un bon gâteau : les associations existantes sont ces ingrédients mais il manque juste la recette qui les amalgamera pour réaliser ce fameux gâteau… Une recette dont on ne sait qui la détient ! A mon avis, c’est au Ref-u qu’il reviendrait de jouer le rôle du Maître Pâtissier afin de nous mitonner ce joli dessert dont nous rêvons tous … Hélas, le Ref-u joue plutôt, et depuis pas mal de temps, le rôle de Gâte Sauce…

Nous y verrons sans doute un peu plus clair à l’issue de la réunion du 3 juillet qui traitera, entre autres, d’un sujet important : une classe novice. Le REF-u s’en fout – il est même plutôt contre, l’URC est plutôt pour pendant que RAF lorgne du côté de la « foundation Licence » à la sauce B ou GB. Pour faire simple, personne n’est d’accord ce qui risque de faire les affaires de la tutelle … et avancer le dossier à reculons.

Il sera bien  instructif de voir comment les choses vont se passer… si tant est que des informations « fuitent » bien sûr. En attendant, pour clore provisoirement ce chapitre « RAF », je pense qu’il reste quand même à ses promoteurs à franchir une étape capitale qui décidera de son avenir : l’appel à cotisation. Oui, là ils entreront vraiment dans le dur et c’est seulement à ce moment là qu’on pourra véritablement comptabiliser les forces en présence… et répondre à la question : RAF, combien de divisions ???

ps : la langue française est délicieuse ! Par exemple, la question ci-dessus qui à plusieurs sens tout aussi pertinents dans le sujet qui nous occupe !