Comme vous le savez si vous lisez ce blog, je regarde l’actualité OM de façon très… intermitente. Du temps de ma jeunesse de radioamateur, ça n’aurait pas été très grave car, il faut bien le reconnaître, il ne se passait pas grand chose ! Mais les temps ont changé et on se retrouve désormais très vite « décalé » si on s’absente un peu trop longtemps du Microcosme… Heureusement que vous êtes là pour attirer mon attention.

C’est ainsi que je viens de découvrir l’existence de l’ANRPFD, une association qui s’est fixé pour objectifs la « Promotion, Formation et Développement du Radioamateurisme moderne en France ». Excusez du peu ! J’ai parcouru leur site (ICI) et j’ai noté, pour l’essentiel, qu’ils se proposent d’assurer un service QSL mais aussi d’attribuer des indicatifs d’écoute moyennant finance. Bon. Comme vous commencez à bien me connaître, vous vous doutez que je me pose quelques questions !

Par exemple, qui sont-ils ? On voit une photo du vice-président et de la directrice (mazette !) du service QSL (charmante, au demeurant). Mais les autres, qui sont-ils ? Avec les « titres » précités, on imagine tout de suite la grosse organisation avec des directeurs, des départements, un conseil de surveillance… Le gros truc qui renvoie le REF-u dans la catégorie des micro-clubs de sous préfecture… Il y a peut-être des infos complémentaires sur le site (je n’ai pas tout lu !) mais l’impression que j’en ai retiré est que cette affaire semble être à forte dominante cibiste, le côté SWL servant de cache misère aux prétentions des aficionados du 11 mètres. Pourquoi pas d’ailleurs ?

Sur le fond, je ne situe pas très clairement cette histoire de service QSL, le dit service présentant un enjeu fort sur lequel le REF-u s’arqueboute pour maintenir son fond de commerce. Un REF-u qui, une fois de plus, reste bien silencieux sur ce dossier… Avec l’organisation mise en place par l’URC via Israël, je pense que nos partenaires internationaux ne vont plus trop savoir à quel saint se vouer… Remarquez, quand je regarde la photo sur le site de l’ANRPFD, je sais très bien à quel saint (!) j’aimerais bien me vouer ! Plus sérieusement, j’espère que les e-QSL régleront un jour le problème et ce sera à mon avis très bien comme ça ! Nous sommes quand même au XXIéme siècle …

Les indicatifs d’écoute… Je croyais que ce truc n’existait plus… Ceci dit, si ces « attributions » relèvent désormais de la sphère privée (et non de la puissance publique), j’espère qu’une certaine coordination aura lieu afin qu’il y ait un minimum de sérieux dans cette gestion. Sinon, cela va très vite devenir fantaisiste et ingérable.

Enfin bon, pourquoi pas  ? Pourtant, il y a un truc qui me gêne dans cette initiative. En effet, j’aime bien que les choses soient rangées dans la bonne boîte. Les résistances ici et les condensateurs là. Or, il règne dans cet ANRPFD un léger flou artistique sur les bénéficiaires (je ne parle pas des promoteurs car là, c’est carrément un épais brouillard même si je soupçonne notre ami Dan de trampouiller dans l’affaire) de cette association dont les radioamateurs pourraient faire partie… ce qui serait alors une concurence frontale avec le REF-u et l’URC (certes moribonde mais bon, les faire-part de décès n’ont pas encore été expédiés). D’autant que l’ANRPFD se propose de faire de la promotion et de la formation radioamateur. Rien de moins. Cet aspect de l’association me paraît toutefois en jachère pour le moment ce qui n’a rien d’étonnant, s’agissant d’un chantier très lourd sur lequel le REF-u itself bute depuis des années.

Cette initiative me laisse donc un peu dubitatif. Que les cibistes puissent bénéficier de leur propre service QSL, c’est assez normal. Mais si ils vont au delà de leur  périmètre, ça va devenir très vite une guerre de territoire et le silence Réfien en paraît d’autant plus assourdissant.

Par ailleurs, il y a paraît-il des querelles intestines fortes entre les différentes associations de cibistes et il me paraîtrait donc dangeureux qu’ils les transfèrent dans le champ radioamateur qui n’a de toute façon pas besoin de ça !

Les cibistes ont leurs propres problèmes et certains ont certainement compris qu’ils avaient intérêt à enfoncer des coins dans le radioamateurisme afin de faire avancer leurs intérêts qui ont certainement plus à voir avec l’alignement de leurs droits sur ceux des radioamateurs, que sur le passage de la fameuse licence pour rejoindre la « grande famille »… Je suis sûr que Frankie ne va pas me contredire !

Franchement, je ne sais pas si c’était mieux avant mais une chose est sûre, c’est que c’était plus simple !

MAJ 1 : Je vois que ce sujet provoque pas mal de débats – c’est bien – mais qu’il convient aussi de les relativiser. L’opposition « cibistes / radioamateurs » n’est pas nouvelle et a certainement du sens étant donné que la vocation de ces deux activités est assez différente. A l’image de la société « moderne », on retrouve une stratification assez habituelle de la position des radioamateurs sur ce thème avec une minorité qui défend légitimement l’éthique du radioamateurisme, et une majorité qui s’en moque un peu… La fameuse règle des 20/80. Côté cibistes (univers que je connais beaucoup moins bien) il y a aussi différentes chapelles qui vont du « tumcopilami » à une pratique technique assez proche de ce que font les radioamateurs. Du coup, il est difficile de faire des généralités.

Quoi qu’il en soit, il est clair que le sujet passionne et cette passion peut, parfois, provoquer quelques excès de langage. Ceci dit, je crois que l’utilisation de termes tels que « racisme » sont plus qu’excessifs dans une activité régie initialement par des principes tels que « si tous les gars du monde… ». Principes parfois oubliés par certains. Je récuse donc cette terminologie.

Personnellement, je pense que les cibistes qui s’intéressent un peu à la technique devraient s’empresser de passer cette fameuse « licence » qui n’est franchement pas très difficile (j’y suis bien arrivé, qui plus est à une époque où c’était plus compliqué qu’aujourd’hui, alors même que je n’avais aucune compétence dans ce domaine), et que les radio clubs s’organisent – ce n’est pas toujours le cas – pour bien les recevoir. Quant aux cibistes qui ne s’intéressent pas du tout à la technique de base, et bien qu’ils s’organisent si ils le peuvent pour faire évoluer leur propre réglementation.

Le monde de la radio est, pour moi et sans doute pour beaucoup d’autres, un peu « magique », et je pense que l’attrait pour cette « magie » constitue le socle commun entre cibistes et radioamateurs. Après, chacun se spécialise comme il le souhaite !