Je dois prochainement faire une petite conférence sur la réforme des retraites qui est dans les tuyaux (on va encore se prendre un coup de bambou derrière le crâne), et je vais donc devoir parler à la fois du mode de calcul actuel – et expliquer en quoi le SAM basé sur les 25 meilleures années nous pénalise- mais aussi de la démographie – le rapport actifs/inactifs-, sans oublier les déficit important qui en découlent. Et évoquer les pistes de réforme qui expliquent très bien  pourquoi le combat pour maintenir l’âge de départ à 60 ans n’est qu’un problème idéologique, les faits bien concrets qu’on nous promet se chargeant de le régler sans qu’il soit  besoin de le dire.

Bref, la situation pour les futurs retraités n’est pas idylique, et ça me désole d’autant plus que j’en fais partie. Tout cela pour dire que je suis tombé sur cet article (merci Maurice) traitant du régime de retraite oh ! combien particulier des hauts fonctionnaires européens :

ici

Extrait : « D’accord, rien de comparable avec les retraites en or des pdg, mais les 129 – très – hauts fonctionnaires de l’Union européenne (commissaires, juges, greffiers…) n’ont vraiment pas à se plaindre. Aucun régime de retraite de la fonction publique dans les 27 États membres n’est aussi favorable. Et pour cause, un commissaire européen, un juge, un avocat général de la Cour de justice… n’acquittent aucune cotisation, contrairement au fonctionnaire européen lambda qui, lui, verse 10,90 % de son traitement de base.


Mais pour ce tarif zéro, les hauts fonctionnaires de l’Union bénéficient de prestations luxueuses détaillées dans un rapport que s’apprête à publier Sauvegarde Retraites, association connue pour son obstination à traquer les abus. Ainsi, quand ils abandonnent leurs fonctions, les maîtres de l’Union peuvent toucher jusqu’à 70 % d’un dernier traitement très confortable. Les émoluments de ces « superfonctionnaires » s’élèvent, en moyenne, à 21.260 euros mensuels. Au bas de l’échelle, le greffier du Tribunal de la fonction publique touche 16.327 euros. En haut, le président de la Cour des comptes perçoit 23.405 euros et celui de la Cour de justice 26.651 euros, et cela, sans indemnités et autres suppléments familiaux (par exemple, plus de 2.000 euros par mois pour 3 enfants à charge !).

Pour obtenir les 70 % de leur dernier salaire pour leurs retraites, les hauts fonctionnaires de l’Union n’ont pas besoin de trimer 40,5 ans, comme dans le privé, en France. Il suffit de « tenir » 16 ans. La vérité oblige à dire qu’il est assez rare de parvenir à ce seuil fatidique compte tenu de la durée des mandats, mais même un court passage reste avantageux. Ainsi, Jacques Barrot, vice-président de la commission chargée des transports, au terme de seulement 5 ans de mandat, aura droit, en octobre, à une pension de 4.728,20 euros. »

J’avoue que ça me fout les boules, non pas tant parce que ces élites bénéficient d’avantages exhorbitants par rapport aux pauvres pékins que nous sommes, mais parce qu’ils appartiennent à une institution qui se permet de prêcher la plus grande rigueur en la matière… pour les autres ! D’après eux, nous sommes tous de grosses feignasses qui n’aspirent qu’à glander le plus vite possible tout en étant payés pour ça, et c’est insupportable ! Remarquez, c’est à l’image de ce qui se passe désormais dans à peu près tous les domaines depuis que l’ultra libéralisme est devenu la religion officielle de la planète…

Regardez nos amis les banquiers qui nous ont foutu dans la merde, qui ont été perfusionnés par l’état -avec nos sous donc- et qui continuent leurs conneries tout en augmentant leurs bénéfices sur les frais qu’ils ponctionnent aux particuliers ! L’ultra libéralisme est le règne absolu des charognards (il y a eu dans le passé celui des dinosaures…) et nous en avons une illustration parfaite avec ce qui se passe en Grèce : les hedge funds sont à la fois ceux qui ont poussé ce pays en quasi faillite et qui, grâce à ça, se font des c…. en or au moyen de titres d’assurance qu’ils se revendent avec bénéfice… Le double effet kiss cool, en quelque sorte.

L’ultra libéralisme est une sorte de Monopoly planétaire où il n’y a aucune règle déontologique hormis celle de celui qui a le plus gros appétit. Nous tous faisons partie des acteurs de ce jeu, mais en qualité de pions qu’on déplace sur la carte.

Moi, je vous le dit, ça va mal finir : quand les « puissants » se gavent à outrance et sans aucune limite ni scrupule, c’est que la fin est proche… Et quand je dis que ça va mal finir, j’entends par là que mai 68 était une aimable fête de patronage à côté. En effet, si on cumule les constats suivants :

-Des sociétés régies par la violence (où celle des banlieues, pourtant très apparente, n’est qu’un pâle reflet du mode de fonctionnement ultralibéral. D’ailleurs, de ce point de vue, les sauvageons comme on les appelles sont sans doute les personnes les plus adaptés au monde d’aujourd’hui).

-Un déséquilibre croissant entre les possédants et les autres (concept valable tant au plan national qu’au plan international)

-Une planète bientôt exangue dont on a tiré tout ce qu’on pouvait et qui n’a plus grand chose à offrir.

-Un niveau culturel de plus en plus bas nivelé un peu plus chaque jour par la télé et le sport.

-Les phénomènes religieux extrêmes qui apportent de mauvaises réponses à de bonnes questions.

-Le mépris total de l' »humain » et l’adoration forcenée du profit.

-L’injustice et l’arbitraire érigés en modes de fonctionnement officiels.

-Une polution de plus en plus catastrophique.

Etc…. Comment voulez-vous que ça finisse bien ?!? Souvenons nous de Rome, de l’Egypte antique, des pré colombiens… La seule différence est que ces civilisations n’avaient pas la bombe atomique…

Alors, je vais en profiter pendant qu’il en est encore temps : je suis en congé aujourd’hui, il fait beau et je vais sortir la moto pour aller faire un tour. Peut-être même que j’irai en ville faire quelques achats avec l’argent que je n’ai pas, je prendrai un café  à la terrasse d’un bistrot et je fumerai des cigarettes en reluquant les jolies filles qui passent. En rentrant, je ferai un peu de guitarre (il faut que je travaille « should I stay or should I go ») en descendant quelques bières et on ira au restau ou au cinéma en famille ce soir. Rien de bien noble, donc, mais au moins  je ne ferai de mal à personne.

Pour tout vous dire, en attendant la fin, j’ai la ferme intention de ne pas m’emmerder ! Et je vous invite à en faire autant…