J’ai récupéré sur l’excellent site d’Olivier Berruyer que je vous conseille (http://www.les-crises.fr) ces deux graphiques qui illustrent parfaitement la problématique de la crise actuelle. C’est bien de le savoir mais une petite illustration donne une perspective qu’on ne trouve -curieusement- jamais à la télé…
Surtout, cela permet de relativiser le discours pessimiste ambiant qui tente de nous convaincre que tout ça est innéluctable, qu’on n’y peut rien, que c’est la faute aux étrangers, à pas de chance, qu’il faut se serrer la ceinture, travailler plus, gagner moins, diminuer les aides sociales…
Déjà, si les états pouvaient (comme cela se faisait dans le passé) emprunter à leur banque nationale à 0%, on ne serait pas en train de cavaler comme des malades pour rembourser les intérêts de la dette… mais l’ultralibéralisme à imposé que les états empruntent dans le circuit bancaire traditionnel (qui, comme chacun le sait, est un secteur philantropique plus soucieux des intérêts de la population que des siens propres…) d’où la situation actuelle.
Mais revenons à ces fameux graphiques (réalisés par Olivier Berruyer à partir de données tout ce qu’il y a d’officielles) :
Bon, vous l’aurez compris si vous ne le saviez pas déjà l’économie réelle (et donc le monde du travail qu’on nous vante en permanence sur le mode du « Laboureur et ses enfants » : travaillez, prenez de la peine….) ne représente plus grand chose dans la richesse mondiale sauf que c’est la seule source de revenu pour 95% de la population mondiale…
Le graphique suivant est encore plus parlant :
Où on constate que la petite barre bleue (qui représente les revenus du travail) est chargée à elle seule d’éponger la gabegie provoquée par les barres vertes et violettes.
Nos dirigeant savent tout ça, bien sûr, mais ça ne les empêche pas de venir nous expliquer à la télé, la mine sombre et l’air farouche, que les smicards sont des nantis et qu’il va falloir se serrer la ceinture d’un cran supplémentaire pour éviter au pays de sombrer. Que les aides sociales, c’est vraiment un luxe sur lequel on va rogner de plus en plus…
Et oui, ma pov’ dame, on ne peux pas dépenser plus que ce que l’on a…
Quand je vous dis que les Mayas avaient raison et que la fin d’UN monde est proche !
Tiens, pour changer, je vous parlerai la prochaine fois du premier édito de Prof l’Expert qui me semble avoir fait le service minimum sur ce coup…
« Déjà, si les états pouvaient (comme cela se faisait dans le passé) emprunter à leur banque nationale à 0%, on ne serait pas en train de cavaler comme des malades pour rembourser les intérêts de la dette »
Eh oui, l’Etat pouvait obtenir de SA banque autant d’argent gratuit qu’il voulait.
La quantité de monnaie ainsi créée ex nihilo, produisait de l’inflation, ce qui Lui permettait de ne rembourser, 20 ans plus tard, que 10% de son emprunt.
Le bon temps, quoi.
Mais ce n’était en fin de compte qu’une fiscalité cachée sur l’épargne.
Les épargnants sont-ils encore disposés à se faire tondre?
(j’aime bien le terme « hair-cut », appliqué à la dette grecque :=) ).
Doit-on considérer l’argent comme ces gaz liquéfiés, qu’on ne peut conserver qu’au prix d’une évaporation constante? pourquoi pas?
Toute dette finit alors par s’éteindre, par le seul passage du temps…cool!
Salut Bernie
J’aime bien quand tu me cause comme ça.
Le probleme est qu’a force de crier sur les toits que c’est a cause des fainéants de chômeurs, que le social nous coute la peau des fesses et bien pas mal d’entre nous tombent dans le panneau et vont aller perdre leurs votes dans les extrêmes, tu connais divisé pour mieux régner oui oui régner c’est le verbe qui convient parfaitement.
Ceux qui tirent toujours leurs épingles du jeux les vrais nantis (ils peuvent planquer leurs pognons en lieu sur eux)
Tous ceux qui prêchent, le travailler 37h payé 35h, l’augmentation de la tva « dite sociale », tous ceux la ne seront que très peu impactés par ses mesures et se sera toujours les mêmes qui cracheront au bassinet… 12 millions de pauvres en France sur 65 millions bonne moyenne non.
Les banques licencient, les maisons de crédits aussi, encore des chômeurs qui va aller grossir le lot de fainéants a pôle emploi les seuls qui embauches…
J’ai bientôt 60 ans chômeur non indemnisé, je ne pensais pas voir ça au 21° siècle…
@Jean-yves : franchement, on était plus malheureux à cette époque là ? Tiens, la BCE a prêté récemment une montagne de fric aux banques mais comme elles ne veulent pas se prêter entre elles, elles ont replacé ce fric (avec intérêt) auprès de la… BCE ! Elle est pas belle la vie ? De l’argent qui fait des petits sans intervention laborieuse…
@Thierry : la misère provient de la financiarisation… et non des miséreux, ce qu’on veut à toute force nous faire croire histoire de tondre encore et encore les semi miséreux…
Hmmm…,non, elles ne font pas de profit la-dessus.
Elles empruntent à la bce à 1℅, et replacent à 0.25℅, ça leur coûte 0.75℅.
Quel intérêt?
Elles empruntent sur un an, et replacent au jour le jour, n’ayant pas l’emploi immédiat pour ce fric.
Elles le faisaient avant.. entre elles, à de meilleurs taux.
Mais, à présent, elles ne se font plus confiance.
Ça donne le vertige, quand même, ce demi trillion d’euros, créés d’un trait de plume à Francfort, non?
J’ai été voir un peu le blog que tu cites.
Intéressant, mais pessimiste.
(Paraît que notre spider n’agresse pas le ref dans le dernier édito de cette semaine)
Au sujet de la crise faites comme moi planquer les jambons !
Tant que je peu plumer mes volailles, les payées avec des lances-pierres, frauder au fiscs, graisser les poches de quelques-uns (chut faut pas le dire) me goinfrait avec des résultats en plus chaque années, voyager gratis sur le dos du contribuables, bref la vie de roi, vos grosseries franchement je m’en balance, crever peuple de con ce qu’on ma répondu un jour en conversation off dans un repas !
Depuis, à chaque élection je m’offre un séjour d’un mois sur une îles, en avril sera l’archipel des pacifiques histoire d’avoir un retour sur investissement !
Faite comme moi, puisque politiquement incorrect incite, lançons le partie des radio-amateurs, je finance le truc ! Chiche ! …….
Bonsoir,
La trêve radio continue ? L’économie est dans l’air du temps ? Allez, jouons aussi…
Le deuxième graphique montre d’autres particularités, me semble t-il :
– la rémunération des salariés a augmenté jusqu’en 1980
– le PIB aussi
C’est à partir de 1980 que :
– la rémunération des salariés diminue
– le PIB diminue
– le patrimoine non-financier (immobilier) diminue fortement aussi
– le patrimoine financier augmente très fortement et dépasse le précédent
Que des signes qui montrent qu’on produit moins, on consomme, on privilégie l’argent facile aux investissements à long terme (immobilier, usines, etc)
Qui était au pouvoir dans les années 80 ?
Ensuite,
– tout continue de stagner jusqu’à la fin du siècle, salaires et bien immobiliers, le PIB diminue encore, mais le patrimoine financier continue d’exploser (assurances-vies ?).
– années 2000, le PIB remonte un peu, les salaires remontent un peu, le patrimoine immobilier s’améliore nettement et le patrimoine financier ne décroit pas.
Que manque t-il ? Peut-être que le patrimoine financier diminue au profit du patrimoine immobilier et productif… Mais pour cela il faut avoir confiance en l’avenir, ne pas craindre que les règles du jeu changent à chaque changement de ministre ou de président. Si il y a autant de liquidités (produits financiers), c’est peut être parce que c’est une solution pour pouvoir vivre au jour le jour, pour s’adapter, y compris en cas de crise. Un immeuble ou une usine, c’est dur à déménager ou à vendre.
Ah, les années 80 et 90 ! Nous nous sommes débarrassés de ces usines qui polluent, font du bruit et dénaturent le paysage, venté les bienfaits de l’écologie et du principe de précaution, nous avons obtenu 35 heures par semaine et du stress en prime, nous avons doublé, triplé ou quadruplé tous les codes et compliqué à souhait les procédures, nous avons doublé le nombre de députés, créé des régions et autres collectivités locales, caché les chômeurs dans des emplois jeunes ou aidés, cru qu’il fallait consommer pour faire tourner les usines (des autres pays…), y compris à crédit, construit des aménagements publics à coup d’impôts, rond-points, ralentisseurs et pistes cyclables si indispensables à notre cadre de vie mais sans effet notable sur le PIB. Et maintenant, on se réveille avec une gueule de bois et on se met presque à rêver d’une belle usine bien bruyante, qui fait (un peu) de bruit et qui est le signe qu’on revit enfin au lieu de vivoter avec des aides chichement attribuées. Je vous souhaite une bonne année 2012 !
@Senior : belle analyse ! Pour compléter, on peut aussi penser que nous sommes au milieu du gué : 1) on en a fini avec le productivisme industriel 2) des masses de liquidités se retrouvent innocupées sur le marché 3) on va faire quelque chose d’intelligent de toutes ces liquidités au bénéfice de la planète et de ceux qui l’occupent.
Pour l’instant, on en est à l’étape 2 et mon optimisme de ce matin m’incite à penser qu’on va se diriger vers la 3… La fameuse révolution philosophique que j’appelle de mes voeux…
Je suis ici a cause de « l’avenir du machin ».
Et je me retrouve coincé entre de la littérature de gare et des « experts » en économie qui seraient incapables de démonter un simple livret A
Mais qu’est ce que fout ici……
@ sénior, qui semble bien s’y connaitre…
Et ce « patrimoine financier » qui explose, vous croyez que le pognon est caché sous le matelas des gestionaires ? Entre autre l’assurance dite vie qui est très encadrée ?
Juste un exemple, les OAT vous savez à quoi cela sert ?